Plume libre
Sexualité : Pile ou face !
C’est un conflit de génération qui convoque la religion et les coutumes. Une manière de faire entre les vieux et les jeunes et qui continuera à diviser l’opinion et alimenter des débats sans épilogue. Selon les époques et les cultures, la séduction et les relations sexuelles n’ont pas les mêmes méthodes, tant l’écart est abyssal.
Les vieux accusent les jeunes d’aujourd’hui d’être suffisamment pressés et de se livrer au premier venu, les jeunes rétorquent en disant que les vieux ne jouent pas franc jeu sur les procédures de séduction et de rapport sexuel de leur époque. C’est désormais derrière nous ces années 60 avec leurs villes restreintes et moins peuplées où il suffisait de peu de moyens pour être heureux.
A cette époque et selon les témoignages, avoir une copine ou un copain relevait d’un luxe que ne pouvait se payer qu’un cercle restreint de jeunes hommes véritables engagés.
Les dragueurs étaient évalués à l’aune de leur persévérance. Il fallait attendre trois à six mois avant un petit bisou, cela relève presque d’un parcours de combattant. Le courage et la patience étaient entre autres armes fatales dont il fallait se munir pour séduire une femme. Nos grands-parents, jeunes de l’époque affirment avoir grandi dans la peur et sans exposer le sexe au grand public.
A cette jeunesse, on pouvait donner le bon Dieu sans confession. La Bible présentera d’ailleurs le mariage comme le seul cadre légitime pour l’intimité sexuelle, l’expression de l’union d’une seule chair’ selon le livre de la Genèse 2:24 est assez édifiant.
Mais aujourd’hui les temps ont changé, le monde va vite, l’argent et l’alcool dictent leur loi, le sexe est devenu la première preuve d’amour exhibée comme un trophée remporté après une partie débridée de jambes en l’air. Le ‘’oui’’ se donne parfois au lit après l’exploration profonde et bestiale de leur intimité, les parties à deux, trois ou quatre se vivent à foison. Fini donc les coups de foudre, les pantalons et jupes s’abaissent très vite face à l’argent. Les maisons inachevées, les plages, les dépôts de voiture et autres coins de rue sont le théâtre d’actes sexuels improvisés. C’est l’artiste ivoirien Tiken Jah Fakoly qui aura été bien inspiré de chanter ‘’Plus rien ne m’étonne’’ en 2009. Rien n’est donc surprenant pour ces jeunes pour qui la chasteté et la virginité sont des simples mots du dictionnaire et appelés à y rester. ‘’L’amour est le roi des jeunes gens et le tyran des vieillards’’, affirmera d’emblée Louis XII après sa propre expérience.
Avec le deuil de la morale et l’inhumation anticipée des valeurs, la société a fini par écarter la norme et normaliser les écarts. C’est pathétique.
Par Stanislas. G. AMOUA
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