Présidentielle 2026 : Renaud Agbodjo annonce son retrait de la vie politique après le rejet de sa candidature

Au lendemain de la décision de la Cour constitutionnelle confirmant le rejet de sa candidature à la présidentielle de 2026, Me Renaud Agbodjo a pris la parole, mardi 28 octobre 2025, à Cotonou. Le juriste et homme politique, figure montante de la jeunesse au sein du parti Les Démocrates, a exprimé sa profonde déception et annoncé son retrait temporaire de la vie politique nationale.

Un retrait « difficile mais nécessaire »

C’est dans une atmosphère empreinte d’émotion que Me Renaud Agbodjo a annoncé sa décision depuis son cabinet. « Je pense, après moult réflexions, qu’il est peut-être temps de faire une pause », a-t-il déclaré, précisant vouloir se consacrer davantage à sa famille, à son cabinet d’avocats et à ses proches. Il qualifie cette décision d’« extrêmement difficile, mais longuement réfléchie ».

Une décision motivée par le rejet de sa candidature

Cette annonce intervient au lendemain de la décision rendue par la Cour constitutionnelle, qui a rejeté les recours déposés par Me Agbodjo et d’autres membres du parti Les Démocrates contre la CENA. Les requérants contestaient l’invalidation de la candidature du duo formé par Renaud Agbodjo et Jude Lodjou pour la présidentielle d’avril 2026.

Dans une déclaration mesurée, Me Agbodjo a reconnu la légalité de la décision tout en en regrettant les circonstances. « C’est une décision malheureuse et dommageable, car j’ai été victime de dysfonctionnements internes à mon parti et d’une adversité globale », a-t-il affirmé. Malgré sa déception, il a tenu à réaffirmer son attachement à l’État de droit. « En tant que praticien du droit, je suis bien obligé, malgré moi, de prendre acte de la décision de la Cour constitutionnelle », a-t-il ajouté.

Entre reconnaissance et regrets envers son parti

Le jeune avocat n’a pas manqué d’exprimer sa gratitude envers ses soutiens et les militants. « J’ai été particulièrement marqué par la liesse populaire que ma désignation a suscitée. Je vous en suis infiniment reconnaissant », a-t-il déclaré, saluant la ferveur d’une jeunesse qui voyait en lui une figure du renouveau politique.

Rendant hommage à l’ancien président Boni Yayi, leader du parti Les Démocrates, pour la confiance placée en lui, Me Agbodjo a néanmoins évoqué les tensions internes qui auraient fragilisé sa candidature. « Nous connaissons tous les raisons internes au parti qui ont eu pour corolaire le rejet de ma candidature par la CENA », a-t-il confié, sans entrer dans les détails.

Pour rappel, la CENA avait invalidé le dossier du duo Agbodjo-Lodjou pour défaut de parrainage. Le député Michel Sodjinou, qui figurait parmi les parrains, avait obtenu du tribunal de Cotonou l’annulation de sa fiche de parrainage le 13 octobre, réduisant le nombre de parrainages valides à 27 au lieu des 28 exigés.

Appel à la paix et au dialogue

Clôturant sa déclaration sur une note d’apaisement, Me Renaud Agbodjo a invité ses partisans à la retenue. « J’invite le peuple béninois à ne poser aucun acte de violence ou de représailles afin de préserver la paix sociale et la concorde », a-t-il exhorté, insistant sur la nécessité de tirer les leçons de cette épreuve.

Pour lui, cette page douloureuse fait désormais partie de « notre histoire commune », mais elle doit servir de levier pour repenser le fonctionnement démocratique du pays.

Norbert MEGAN YAOVI