Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : une élection sous haute tension politique
À cinq mois du scrutin présidentiel prévu pour octobre 2025, le climat politique en Côte d’Ivoire s’est considérablement tendu. Ce mercredi, la Commission Électorale Indépendante (CEI) a publié la liste électorale définitive, comptant environ 9 millions d’électeurs inscrits. Une étape déterminante du processus démocratique, mais qui révèle en filigrane les lignes de fracture qui secouent le pays.

Des figures majeures écartées : un choc pour l’opposition
La grande surprise et source de vives réactions vient de la radiation définitive de quatre figures politiques emblématiques de la scène nationale :
Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI)
Laurent Gbagbo, ancien président de la République et leader du PPA-CI
Charles Blé Goudé, président du COJEP
Guillaume Soro, ex-Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale
L’exclusion de ces leaders, tous issus de l’opposition, soulève de sérieuses interrogations sur la neutralité et l’équité du processus électoral. Pour de nombreux observateurs, cette décision pourrait renforcer le sentiment d’exclusion et accentuer les tensions sociopolitiques.
Quels enjeux derrière ces radiations ?

Ces personnalités représentaient des courants politiques diversifiés, capables de rassembler des franges importantes de la population. Leur absence du scrutin risque de désarticuler l’opposition, affaiblir sa capacité de mobilisation et polariser davantage un paysage politique déjà fragmenté. Dans un pays qui garde en mémoire les violences post-électorales de 2010-2011 et les crispations du scrutin de 2020, ces exclusions ravivent les craintes liées à la stabilité politique et à la légitimité de l’élection à venir.
Simone Gbagbo et Affi N’Guessan toujours en lice
Malgré ce climat tendu, deux figures politiques de poids restent présentes sur la liste électorale. Simone Ehivet Gbagbo, ancienne Première dame et présidente du Mouvement des générations capables (MGC) et Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI). Leur présence pourrait redéfinir la stratégie de l’opposition et donner lieu à de nouvelles configurations d’alliances dans les semaines à venir.
Une présidentielle à forts enjeux pour l’avenir du pays

Avec un électorat largement jeune (près de 50 % de la population a moins de 18 ans), les attentes sont considérables en matière d’emplois, de justice sociale, de sécurité et de gouvernance. Le scrutin d’octobre 2025 s’annonce donc déterminant pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. Mais dans le contexte actuel, une question majeure subsiste : les Ivoiriens auront-ils la possibilité d’exprimer librement leur choix dans un cadre démocratique équitable ?
Araphath ADAM
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