Afrique
Politique
Société
a affirmé Michel Regis Onanga Mamadou Ndiaye, alors qu’au marché de Lambaréné, Diplomatie bilatérale Bénin-Gabon : « Certains ont voulu en faire une affaire gabono-béninoise, Ivoiriens… Pourquoi seulement les Béninois ? », Maliens, toutes les communautés sont présentes : Sénégalais
beninpassioninfos
0 Commentaires
Diplomatie bilatérale Bénin-Gabon : « Certains ont voulu en faire une affaire gabono-béninoise, alors qu’au marché de Lambaréné, toutes les communautés sont présentes : Sénégalais, Maliens, Ivoiriens… Pourquoi seulement les Béninois ? », a affirmé Michel Regis Onanga Mamadou Ndiaye
A l’occasion de la 9ᵉ Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9), la vice-présidente du Bénin, Mariam Chabi Talata, a rencontré le ministre gabonais des Affaires étrangères, Michel Regis Onanga Mamadou Ndiaye. Cette entrevue, tenue à Yokohama, a permis aux deux personnalités d’aborder les tensions récentes survenues au marché de Lambaréné, au Gabon, et de réaffirmer leur volonté commune de préserver la sérénité et les relations fraternelles entre leurs pays.
Le chef de la diplomatie gabonaise a tenu à contextualiser les faits, qualifiant l’incident de « fait isolé ». Selon lui, les échanges verbaux entre commerçants ont été amplifiés de manière disproportionnée sur les réseaux sociaux. « Certains ont voulu en faire une affaire gabono-béninoise, alors qu’au marché de Lambaréné, toutes les communautés sont présentes : Sénégalais, Maliens, Ivoiriens… Pourquoi seulement les Béninois ? », a-t-il interrogé.
Michel Regis Onanga Mamadou Ndiaye a également rappelé que le Gabon compte environ 2,5 millions d’habitants, dont un tiers de non-Gabonais, et que cette diversité contribue activement au développement socio-économique du pays. Il a assuré que le Gabon considère tous les résidents, qu’ils soient d’adoption ou d’origine, comme membres à part entière de la nation. Tout en reconnaissant l’existence d’une « préférence nationale » dans certains secteurs, il a insisté sur le fait qu’« aucune communauté n’a été visée » et que le Gabon ne nourrit « aucun problème avec le Bénin ».
De son côté, la vice-présidente béninoise a exprimé la préoccupation de son gouvernement quant à la sécurité et au bien-être des ressortissants béninois établis au Gabon depuis plusieurs décennies. « Protégez nos enfants là-bas, nous protégerons les vôtres chez nous. Parce qu’ils doivent tous se sentir chez eux », a-t-elle déclaré, appelant à une cohabitation pacifique et respectueuse.
Elle a également mis en garde contre les dérives des réseaux sociaux, qui « amplifient souvent les faits les plus anodins », et invité à ne pas laisser les commentaires mal informés compliquer l’exercice du pouvoir.
Une volonté commune de dialogue
Cette rencontre diplomatique, tenue dans un contexte de crispation, a permis aux deux parties de réaffirmer leur attachement au dialogue et à la coopération. Elle illustre la maturité des relations bilatérales entre le Bénin et le Gabon, fondées sur le respect mutuel et la solidarité régionale. En choisissant de traiter ce différend par la voie diplomatique, les deux États envoient un signal fort en faveur de l’apaisement et de la protection réciproque de leurs communautés respectives
Réseaux sociaux : entre amplification et désinformation
L’incident de Lambaréné met en lumière une problématique contemporaine, celle de la capacité des réseaux sociaux à transformer des événements mineurs en crises diplomatiques. Dans ce cas précis, de simples échanges verbaux ont été interprétés comme une tension intercommunautaire, alimentant des réactions disproportionnées.
Cette amplification numérique, souvent déconnectée du terrain, souligne la nécessité de faire preuve de discernement face aux informations relayées en ligne. Les plateformes sociales, bien qu’utiles pour la circulation rapide des nouvelles, peuvent aussi devenir des caisses de résonance pour les malentendus, les stigmatisations et les interprétations erronées.
La posture adoptée par les autorités béninoises et gabonaises fondée sur le dialogue et la clarification rappelle que la diplomatie ne peut se construire sur des émotions virales, mais sur des faits vérifiés et une volonté commune d’apaisement. Elle invite à une lecture plus responsable de l’actualité, loin des emballements numériques.
Araphath ADAM
Laisser un commentaire