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Défense des droits humains : Amnesty International Bénin dresse un rapport amer sur la situation nationale

Fidèle à son engagement en faveur de la défense et de la promotion des droits humains, Amnesty International Bénin a présenté, ce mardi 29 avril 2025, son rapport annuel 2024-2025. La cérémonie, qui s’est déroulée à l’Hôtel Bénin Royal de Cotonou, a permis de faire le point sur la situation des droits humains, tant sur le plan national qu’international.

Lors de cet événement, Dieudonné DAGBETO, directeur exécutif d’Amnesty International Bénin, a exposé deux rapports majeurs : celui sur la situation mondiale et celui portant spécifiquement sur le Bénin. Le constat est sans appel : la situation des droits humains dans le pays reste préoccupante, marquée par des violations récurrentes dans plusieurs domaines.

Liberté d’expression mise à mal

Le cas de Steve Amoussou, alias Frère Hounvi, cybermilitant béninois arrêté au Togo puis extradé au Bénin, illustre les atteintes à la liberté d’expression. Inculpé de « provocation à la rébellion » et « publication de fausses nouvelles », il attend toujours la fin de son procès.

En février, La Gazette du Golfe, premier groupe de presse privé du Bénin, a licencié 200 employés après la suspension de ses activités par la HAAC, qui l’accusait d’« apologie de coup d’État ». En septembre, le président de la HAAC a également menacé de suspendre tout média diffusant des informations jugées non conformes aux attentes gouvernementales, notamment sur le terrorisme.

Liberté de réunion pacifique bafouée

Le 26 avril, une manifestation syndicale contre la vie chère à Cotonou a été violemment dispersée par les forces de sécurité. Plusieurs leaders syndicaux ont été brièvement arrêtés. À nouveau, le 30 décembre, un dirigeant syndical a été interpellé pour avoir mobilisé les dockers autour de la dégradation de leurs conditions de travail.

Détentions arbitraires persistantes

L’opposante politique Reckya Madougou reste en détention malgré les recommandations du Groupe de travail des Nations unies, qui juge sa privation de liberté arbitraire. Condamnée à 20 ans de réclusion en 2021, son cas continue de susciter l’inquiétude.

Usage excessif de la force et violences policières

Le 27 novembre, sept policiers ont été placés en détention après la mort suspecte de Samba Fayçal Ouorou Gani, survenue à la suite d’un contrôle policier à Parakou. Le procureur a annoncé l’ouverture d’une enquête.

Conditions de détention inhumaines

Les centres pénitentiaires béninois restent surpeuplés et insalubres. En septembre, plus de 19 000 détenus occupaient des prisons prévues pour trois fois moins. Manque d’eau, d’hygiène, de ventilation, de soins médicaux : la dignité humaine y est mise à rude épreuve. Un décret présidentiel, pris le 9 octobre, tente de poser un nouveau cadre réglementaire, mais les défis restent nombreux.

Expulsions forcées sans indemnisation

Les habitants du quartier Fiyégnon, expulsés en 2021 pour des projets touristiques, attendent toujours des compensations équitables. Leurs maisons ont été démolies sans préavis, parfois sous la pluie, en pleine rentrée scolaire, impactant lourdement la scolarité des enfants.

Multiplication des attaques armées

Enfin, les attaques de groupes armés dans les zones frontalières continuent de menacer la sécurité nationale. En avril, trois personnes ont été tuées à Monkassa. En juillet, une attaque dans le parc du W a coûté la vie à sept soldats et cinq gardes d’African Parks.

Dans ce rapport, Amnesty International appelle le gouvernement béninois à renforcer les garanties de respect des libertés fondamentales, à améliorer les conditions de détention et à cesser la criminalisation des voix dissidentes.

Ablam AKODJEVO (Stagiaire)
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