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De l’occupation aux partenariats : le 18 juillet 2025, la dernière base française passe sous contrôle sénégalais

La remise de la dernière base militaire française au Sénégal, prévue pour le 18 juillet 2025, ne marque pas seulement un transfert d’infrastructure. Elle scelle la fin d’une présence militaire symbolique de plusieurs décennies et reconfigure profondément les dynamiques de coopération sécuritaire entre Paris et l’Afrique francophone.

Une page militaire se tourne

Ce transfert parachève le démantèlement des Éléments français au Sénégal (EFS), amorcé dès 2022 dans le cadre de la réorientation stratégique voulue par le président Emmanuel Macron. Après les retraits successifs du Mali, du Burkina Faso et du Niger, le Sénégal devient le dernier théâtre de cette transition. L’emprise de Ouakam, bien que rarement mentionnée officiellement, est considérée comme l’ultime vestige militaire sous contrôle français sur le sol africain.

Héritage colonial, continuité post-indépendance

Implantées dès l’époque coloniale, les bases françaises ont longtemps servi de plateformes logistiques et de soutien aux forces locales. Elles incarnaient à la fois les liens stratégiques étroits et les déséquilibres de pouvoir hérités de la période post-indépendance. Le retrait français rompt avec cette logique d’ancrage permanent et ouvre une ère nouvelle, faite de partenariats plus égalitaires et moins intrusifs.

Vers une coopération repensée

L’ambassadrice de France à Dakar, Christine Fages, insiste sur un repositionnement axé sur la formation, l’interopérabilité et le dialogue stratégique. Un séminaire intergouvernemental est d’ailleurs prévu à Dakar d’ici fin 2025 pour redéfinir les modalités de cette coopération post-retrait. L’objectif affiché : tourner la page du rôle de « gendarme de l’Afrique » pour construire une alliance fondée sur le respect mutuel et la co-construction des priorités sécuritaires.

Un symbole diplomatique fort

La restitution successive des sites militaires de Rufisque à Saint-Exupéry, en passant par Protet et Maréchal illustre la fin d’un cycle historique. Ce départ s’inscrit dans un contexte géopolitique africain en recomposition, où plusieurs États revoient leurs alliances, multiplient les partenariats et réaffirment leur souveraineté stratégique. Si le Sénégal maintient une coopération étroite avec la France, il entend désormais se positionner comme partenaire souverain, et non plus comme simple point d’appui logistique.

Araphath ADAM

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