CRIET : une sœur en Christ réclame 20 millions F CFA à une fidèle accusée d’escroquerie par fausse promesse de guérison
Une affaire d’escroquerie sur fond de foi et de prières spéciales a été examinée à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Une fidèle d’église y est poursuivie pour avoir soutiré à une autre fidèle la somme de 20 millions F CFA, sous prétexte d’organiser des prières de guérison avec un prétendu prêtre.
Une escroquerie spirituelle soigneusement montée
La prévenue, une quinquagénaire, est accusée d’avoir abusé de la confiance d’une consœur rencontrée dans une congrégation religieuse. Selon le dossier, elle aurait entrepris de lui faire des “révélations spirituelles”, lui affirmant notamment que ses jours étaient comptés. Craignant pour sa vie et celle de ses proches, la victime aurait commencé à verser d’importantes sommes d’argent destinées, selon la prévenue, à financer des prières spéciales et des messes auprès d’un prêtre qu’elle prétendait connaître.
À la barre, la victime a expliqué que la prévenue lui aurait également annoncé qu’un grave accident menaçait sa fille. Pour donner du crédit à ses dires, la mise en cause faisait déposer l’argent sur un numéro censé appartenir au prêtre, présenté comme celui qui dirigeait les séances de prière. En un an, la victime affirme avoir tout donné : de l’argent, une valise, des matelas, deux iPhones, des pagnes, ainsi qu’un amplificateur de son pour l’évangélisation — sans jamais obtenir de résultat ni rencontrer le supposé homme d’Église identifié par les initiales Y. F. H. K.
La prévenue plaide partiellement coupable
À la barre, la prévenue a reconnu partiellement les faits. Elle admet avoir reçu de l’argent et certains des dons cités, mais soutient que la majeure partie des fonds a été transférée au prêtre. Interrogée par le juge sur l’existence réelle de ce dernier, elle a affirmé qu’il existe bel et bien.
Considérant les accusations comme de la calomnie, la prévenue a précisé que les deux femmes se sont rencontrées dans un cimetière, et a regretté de ne pas avoir suivi les conseils de son mari, qui l’avait mise en garde contre cette amitié. Selon ses dires, son époux lui aurait signalé des comportements suspects chez la victime, à l’origine de son divorce.
Une affaire reportée
Le ministère public a interpellé la prévenue sur un déplacement effectué à Lomé, au Togo, après la découverte de la supercherie. Elle a déclaré s’y être rendue pour acheter des bidons, une explication que le procureur a aussitôt contredite, évoquant une tentative de fuite.
À l’issue des débats, la Cour a décidé de renvoyer le dossier au 19 janvier 2026. Le juge a invité la prévenue à profiter de ce délai pour désintéresser la victime.
Norbert MEGAN YAOVI


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