CRIET : Quatre ans de prison pour un ex-haut cadre de la présidence
La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a rendu son verdict ce lundi 7 juillet 2025, dans une affaire sensible impliquant un ancien haut fonctionnaire de la présidence de la République. Reconnu coupable d’abus de fonctions et de blanchiment de capitaux, l’ex-délégué financier de la présidence a été condamné à quatre ans de prison ferme et à une amende d’un million de francs CFA.
Biens confisqués, proches blanchis
La Cour a également ordonné la confiscation de plusieurs biens, dont un véhicule appartenant au condamné. Deux autres personnes étaient poursuivies dans le même dossier. Son frère, soupçonné de complicité, a été relaxé pour insuffisance de preuves, bien que le parquet ait requis cinq ans de prison contre lui. Un collaborateur de la Personne responsable des marchés publics (PRMP) a également été acquitté, faute d’éléments à charge.
Des marchés publics entachés d’irrégularités
L’affaire repose sur de présumées irrégularités dans la passation de marchés publics. Le parquet accuse l’ancien délégué d’avoir favorisé certains prestataires en leur fournissant des informations internes sensibles, et d’avoir facilité l’obtention de contrats par son propre frère. Il lui est également reproché d’avoir influencé la nomination stratégique de certaines PRMP afin d’orienter l’attribution des marchés.
Lors d’une perquisition, plusieurs documents jugés compromettants ont été saisis à son domicile. Le parquet a aussi retenu un chef d’accusation de blanchiment de capitaux, le prévenu étant soupçonné d’avoir investi les fonds détournés dans des projets personnels.
L’ex-délégué clame son innocence
À la barre, l’ancien haut cadre a nié en bloc les accusations, dénonçant un « acharnement » judiciaire. Il s’est présenté comme un fonctionnaire rigoureux, chargé de vérifier la conformité des dossiers transmis à la présidence. Selon lui, les retards constatés dans certains processus, notamment ceux relatifs à la Garde républicaine, seraient dus à un dysfonctionnement du logiciel de transmission des dossiers.
Il a affirmé que les besoins logistiques de cette unité n’avaient été transmis que cinq mois après la date prévue, entraînant des validations tardives en janvier 2025. Il a également pointé un faible taux de décaissement au profit des Forces armées béninoises en 2024 : 145 millions de francs CFA débloqués seulement, sur plusieurs centaines de milliards initialement prévus. Une situation qu’il affirme avoir signalée aux autorités compétentes.
Ablam AKODJEVO
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