Côte d’Ivoire : la course au pouvoir sous l’ombre d’un leader indéboulonnable et d’une opposition en quête de repères

La Côte d’Ivoire s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire politique, à l’approche de l’élection présidentielle prévue à l’automne 2025. Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), au pouvoir, tient les rênes d’un processus crucial : désigner son candidat. Le second congrès ordinaire du parti, prévu les 20 et 21 juin prochains à Abidjan, sera l’arène de ce choix stratégique.

Tous les regards convergent vers Alassane Ouattara. Président en exercice depuis la fin de la crise postélectorale de 2010-2011, il incarne pour beaucoup la stabilité et la continuité. Malgré l’usure du pouvoir, il reste la figure centrale du RHDP, perçu comme le « candidat naturel » par ses partisans. S’il venait à être officiellement investi, il briguerait un quatrième mandat, confirmant son statut de pilier incontournable de la vie politique ivoirienne.

Pendant ce temps, l’opposition avance en ordre dispersé. Aucune figure ne se détache véritablement, et plusieurs anciens poids lourds – Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Tidjane Thiam, Charles Blé Goudé – demeurent absents de la liste électorale. Cette situation suscite des inquiétudes quant à la transparence du processus à venir et fait resurgir les fantômes du passé, notamment autour de la notion sensible d’« ivoirité ».

La Côte d’Ivoire est ainsi à un tournant, suspendue entre l’espoir d’un avenir démocratique apaisé et les tensions résiduelles d’une histoire politique tourmentée.

Araphath ADAM (stagiaire)