CONFÉRENCE À L’IAJP/CO : Les réalités d’une bonne gouvernance explorées par le professeur Joseph Djogbénou

La bonne gouvernance pour une société plus égalitaire prônant la justice est une thématique qui revient très souvent dans nos sociétés africaines. Face à cette récurrence, l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP/CO) organise des conférences d’échanges avec des acteurs politiques de tous bords pour en discuter.

Ainsi, le jeudi 10 avril 2025, au Champ d’Oiseaux de Cotonou, s’est tenue la conférence du deuxième trimestre de l’année organisée par l’IAJP, animée par le professeur titulaire de droit privé, Joseph Fifamè Djogbénou.

« L’impératif de la bonne gouvernance pour relever les défis actuels », tel est le thème qui a réuni de nombreux cadres politiques, religieux et membres de la société civile. Lors de cette séance d’échanges, le Père Éric Aguénounon, dans son discours d’ouverture, a situé le contexte dans lequel s’inscrit ladite conférence. Il a déclaré :

Le Pape François a donné le ton à cette réflexion à travers ses nombreuses prises de position sur la justice sociale. L’invitation du professeur et président Joseph Djogbénou a suscité beaucoup d’intérêt et de passion, ce qui est légitime dans un contexte béninois de quête de vérité, de sécurité électorale et de grand désir de justice impartiale. À cette tribune, vous êtes attendu sur plusieurs points par de nombreux citoyens.

À sa suite, le professeur Joseph Fifamè Djogbénou, sous la modération de Gérard Migan, ancien président de la Cour constitutionnelle, a décortiqué le thème, en clarifiant des concepts clés comme la bonne gouvernance et les défis actuels.

Selon lui, la bonne gouvernance est un impératif. Mais dans une société politique, il est essentiel d’établir un lien entre la rareté des ressources et les besoins illimités. Il explique ainsi que le rôle fondamental du gouvernement est de définir les critères de gestion de cette rareté, à travers des choix réfléchis. Il a affirmé :

Gouverner, c’est discriminer, c’est exclure, parce que c’est choisir. Il faut le faire en tenant compte du service de l’homme, de la dimension humaine de la gouvernance, et en gardant à l’esprit la pérennité et le devenir de la société. C’est-à-dire, penser à aujourd’hui mais aussi à demain.

Pour faire face aux défis actuels et futurs, le conférencier principal a proposé deux voies : renforcer les fondations de la bonne gouvernance, et satisfaire durablement la demande de justice sociale.

Il a ensuite abordé plusieurs aspects concrets de la bonne gouvernance au Bénin, notamment à travers les actions du chef de l’État Patrice Talon : la construction d’infrastructures routières, les réformes du système partisan, les avancées dans les secteurs de l’éducation, de l’énergie, de l’eau, de la fiscalité, ainsi que la mise en place de logements sociaux.

En tant que président du parti Union Progressiste le Renouveau, il a insisté sur la nécessité de poursuivre ces efforts à travers des moyens adaptés à une vision claire. Il a souligné :

La bonne gouvernance est un impératif conditionnel. C’est un impératif, mais il dépend de conditions – notamment la responsabilité et la lutte contre la corruption. Nous devons prier, c’est vrai, mais nous devons aussi travailler. Il n’y a pas de gouvernance de qualité sans travail, sans exigence, ni sans choix difficiles. L’Évangile le plus important, celui qui devrait guider les Béninois, les Béninoises et tous les Africains, c’est l’Évangile du travail.

À l’issue de la conférence, plusieurs interventions ont été enregistrées, visant à obtenir des éclaircissements ou à apporter des contributions. L’abbé Éric Aguénounon a mis fin au débat par des mots de conclusion, invitant chacun à s’inspirer de cette conférence pour œuvrer à une gouvernance de qualité.

Un partage riche en connaissances qui s’est achevé dans une ambiance conviviale. Le prochain rendez-vous est prévu pour le mois de mai.

Araphath ADAM (stagiaire)