CNSR : les travailleurs scellent l’unité syndicale après huit années de division

Le samedi 20 septembre 2025, la Bourse du travail de Cotonou a abrité un congrès inédit pour les agents du Centre national de sécurité routière (CNSR). Après huit années de division marquées par l’existence de deux syndicats rivaux, les travailleurs ont décidé de se retrouver au sein d’une seule organisation. Cette démarche d’unification a eu lieu sous le regard attentif de la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (CSTB), qui a longtemps plaidé pour cette convergence.

Huit ans de division, un frein au progrès

La coexistence de deux syndicats distincts a profondément affecté la vie sociale et syndicale au sein du CNSR. Tous les acteurs s’accordent aujourd’hui pour dire que cette situation a freiné les avancées collectives. D’où la portée de ce congrès d’unification.
« La CSTB a vu juste en souhaitant de toutes ses forces que les travailleurs, à travers leurs syndicats, puissent se retrouver, échanger, fédérer les énergies pour défendre leurs intérêts et faire espérer un lendemain meilleur », a déclaré Soulé Salako, responsable du suivi des syndicats publics à la CSTB.

Un moment jugé historique

Pour Raïssa Simba, présidente du comité d’organisation, cette rencontre dépasse un simple rendez-vous statutaire. « Ce moment est historique. Il s’agit d’un acte fondateur pour la relance d’un syndicalisme responsable, dynamique et fédérateur au sein de notre institution », a-t-elle affirmé.
Dans le même esprit, Kassa Mampo, secrétaire confédéral de la CSTB, a rappelé combien la division a pesé sur les travailleurs : « Plus jamais ça !!! Les problèmes des travailleurs ont commencé quand une entreprise si petite comme le CNSR a eu deux syndicats. Il a fallu attendre huit ans pour réussir l’unification. Alors le défi est immense : les travailleurs doivent œuvrer dans la cohésion et l’unité pour faire triompher leurs intérêts ».

Naissance de l’UST-CNSR

Au terme des débats, les congressistes ont adopté les textes fondateurs de la nouvelle organisation syndicale, désormais connue sous le nom d’Union Syndicale des Travailleurs du CNSR (UST-CNSR). Statuts, règlement intérieur et plateforme revendicative ont été validés. Des résolutions et recommandations ont été prises, avec des motions de soutien adressées à Pascaline Gladys Yolou, Émilienne Dossou, ainsi qu’à Hilarion Azongnonde, Thomas Adjilou et Franck Gnimavo, actuellement licenciés ou privés de liberté.

Un bureau exécutif de 11 membres a été installé. Il est présidé par Éric Aristide Degnonvi, désormais chargé de défendre avec vigueur les droits et intérêts des travailleurs du CNSR.

Oscar S. MEDO-ADOKON