Bénin : Renforcement des infrastructures, subvention aux producteurs, lutte sanitaire et diplomatie, les grandes orientations du conseil des ministres du 23 Avril 2025.
Lors de sa dernière séance, le Conseil a pris plusieurs décisions importantes visant à renforcer le développement économique, sanitaire et infrastructurel du Bénin.
II-1. Mesures de soutien de l’Etat aux producteurs pour les prix
de cession des engrais au titre de la campagne agricole 2025-
2026
Le Malgré la hausse des prix des engrais sur le marché international ces dernières années, les contributions de l’État et des acteurs privés de la filière coton ont permis de mobiliser des subventions pour soutenir le prix de ces fertilisants, tant pour le coton que pour les cultures vivrières, au cours des récentes campagnes.
Les subventions s’élèvent respectivement à 55 milliards de FCFA pour la campagne 2022-2023, environ 30 milliards de FCFA pour 2023-2024, et 24,4 milliards de FCFA pour 2024-2025. Grâce à ces interventions, les prix des engrais sont restés globalement stables et accessibles aux producteurs de notre pays.
Cependant, la situation sur le marché international demeure critique, même avec la baisse relative constatée. En effet, pour la campagne agricole 2025-2026, vendre les différentes formules d’engrais aux prix réels du marché serait préjudiciable à la production agricole et à la sécurité alimentaire.
C’est pourquoi, après des échanges avec les différentes organisations du secteur agricole, il a été décidé que l’État apportera une subvention de 26 milliards de FCFA afin de favoriser le bon déroulement des activités agricoles. Cette action déterminante permettra de céder les différents types d’intrants aux producteurs aux mêmes prix que lors de la campagne précédente, à savoir :
NPK : 340 FCFA/kg, soit 17 000 FCFA le sac de 50 kg au lieu de 21 750 FCFA ;
Urée : 300 FCFA/kg, soit 15 000 FCFA le sac de 50 kg au lieu de 18 750 FCFA ;
SSP : 280 FCFA/kg, soit 14 000 FCFA le sac de 50 kg.
Par ailleurs, il est important de souligner que cette année, la mesure bénéficiera aux producteurs de toutes les catégories et favorisera notamment l’introduction de semences hybrides, contribuant ainsi à l’amélioration de la productivité et à l’accroissement de la production vivrière.
Les ministres chargés de l’Agriculture et des Finances veilleront à l’application rigoureuse de ces mesures.
II-2. Missions de contrôle et surveillance des travaux de
construction de collecteurs d’assainissement pluvial et
d’aménagement de voies connexes dans les villes d’Allada,
Dassa-Zoumè, Pobè, Lokossa, Aplahoué, Djougou et Kandi.
En rappel, le Conseil avait déjà autorisé, lors de sa réunion du 19 février 2025, la contractualisation avec des entreprises pour la réalisation des travaux de la deuxième phase du Programme d’assainissement pluvial des villes secondaires. Alors que les procédures de signature des contrats sont en cours pour le démarrage effectif des chantiers, il a été jugé nécessaire de lancer le recrutement des prestataires chargés des missions de contrôle et de surveillance afin d’assurer la qualité des ouvrages. Le Conseil a ainsi donné son accord pour la signature des marchés avec les groupements sélectionnés.
II-3. Approbation du plan stratégi que 2025-2029 de l’Agence de
Développement des Petites et Moyennes Entreprises (ADPME).
Le Conseil a également validé le plan stratégique quinquennal de l’ADPME, qui vise à doter l’agence d’un outil de planification à moyen terme. Ce plan permettra de mieux programmer les interventions en faveur des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) au Bénin, en mettant l’accent sur l’orientation, l’accompagnement, le financement et la facilitation de l’accès aux marchés. L’objectif affiché est ambitieux : à l’horizon 2029, les MPME béninoises, renforcées, devront contribuer activement à la transformation structurelle de l’économie nationale. Le ministre des Petites et Moyennes Entreprises et de la Promotion de l’Emploi est chargé de veiller à la mise en œuvre efficace de ce plan.
II-4. Compte-rendu de la recrudescence de cas d’ulcération de
jambes dans certaines localités du Bénin.
Le Conseil a aussi fait le point sur la recrudescence des cas d’ulcérations des jambes dans certaines localités. Le Bénin, comme plusieurs pays tropicaux, est confronté à l’ulcère de Buruli. Grâce aux dispositifs de détection et de traitement, le nombre de cas a diminué de 62 % entre 2016 et 2024. Cependant, des cas récents ont été signalés, avec des patients souvent réticents à consulter, croyant à une origine occulte des plaies. Cette situation entraîne des complications graves, des séjours hospitaliers longs, voire des décès. Le Conseil a donc instruit le ministre de la Santé à renforcer la communication et la sensibilisation, notamment via les relais communautaires, pour encourager un recours précoce aux soins. Par ailleurs, les agents de santé sont appelés à s’investir davantage dans la prise en charge des maladies cutanées, avec un personnel qualifié déjà déployé dans les centres spécialisés.
III. – Rencontres et manifestations internationales.
Enfin, le Conseil a autorisé la participation du Bénin à plusieurs manifestations internationales majeures :
La 90ème exposition des bovins zébus et l’Agrishow 2025, qui se tiendront du 24 avril au 5 mai 2025 au Brésil ;
La 26ème session de l’Assemblée des ministres de la Santé de la CEDEAO, prévue du 5 au 10 mai 2025 à Praia, au Cap-Vert ;
L’organisation à Cotonou, du 2 au 6 juin 2025, d’une réunion régionale dédiée à l’élaboration d’un système intégré de gestion des autorités de réglementation nucléaire.
Ces participations témoignent de l’engagement du Bénin à s’inscrire activement dans les dynamiques régionales et internationales, notamment dans les domaines de l’agriculture, de la santé et de la sécurité nucléaire.
Araphath ADAM (stagiaire)
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