Dr Bertin Koovi très remonté contre Maître Djogbénou :« Qui s’excuse s’accuse » ou pourquoi le silence aurait été plus sage
Le jeudi 10 avril 2025, au Chant d’Oiseau de Cotonou, le professeur Joseph Fifamè Djogbénou, président du parti Union Progressiste le Renouveau (UP-R), a tenu une conférence sur le thème : « L’impératif de la bonne gouvernance pour relever les défis actuels ». À cette occasion, l’ancien président de la Cour constitutionnelle est revenu sur une expression qui continue de marquer la mémoire collective béninoise : « la Ruse et la Rage ».
Mais cette tentative d’explication n’a pas convaincu tout le monde. Parmi les voix qui se sont élevées avec force, celle du Dr Bertin Koovi, président de la Dynamique Talon Continu, s’est distinguée par sa virulence. Dans une déclaration sans détour, il accuse Djogbénou d’avoir aggravé les soupçons par une justification jugée maladroite, inutile, et surtout révélatrice.
« Le silence est parfois plus éloquent que mille justifications maladroites »
C’est par cette phrase que Dr Koovi ouvre le feu. Il reproche à Maître Djogbénou d’avoir commis une erreur stratégique : parler alors que personne ne l’avait accusé frontalement. En communication, affirme-t-il, cela relève de l’auto-accusation implicite.
Pour Koovi, c’est un aveu de culpabilité :
« Celui qui n’a rien à se reprocher ne ressent pas le besoin de se justifier. »
Il dénonce un discours qui, sous couvert de sincérité, ne ferait que valider les soupçons anciens d’une stratégie politique basée sur la ruse, délibérée et assumée par ceux-là mêmes qui ont conçu les réformes institutionnelles.
Djogbénou, artisan du système ?
Selon Koovi, Joseph Djogbénou ne peut se dissocier d’un système dont il a été une pièce maîtresse : ministre de la Justice, président de la Cour constitutionnelle, chef de parti… autant de postes clés qui, pour lui, excluent toute posture de victime ou d’observateur naïf.
« Quand on a couvert, soutenu et renforcé l’appareil du pouvoir, il est illusoire de vouloir apparaître aujourd’hui comme une âme pure. »
Une tentative de se racheter… trop tard ?
Koovi estime que Djogbénou, en tentant de se justifier, commet une erreur politique et morale. Il n’épargne pas non plus Maître Adrien Houngbédji, qu’il cite comme co-responsable des choix politico-juridiques qui ont façonné la gouvernance actuelle.
« Le président Talon a été une victime de leur stratégie. »
Talon disculpé, Koovi se positionne
Dans une habile manœuvre politique, Dr Koovi blanchit le président Patrice Talon des accusations liées à la « ruse », sous prétexte qu’il n’est pas juriste. Il annonce clairement qu’il ne permettra à personne de faire porter au chef de l’État toutes les tares du système politique depuis 2016.
Et la phrase finale ne laisse aucun doute sur ses ambitions :
« Quel qu’il soit, [le dauphin de Talon] aura mon soutien, si ce n’est pas moi le dauphin. »
Une sortie musclée, une candidature voilée ?
Par cette intervention, Dr Koovi règle des comptes, mais surtout, il se place dans le débat sur la succession. Tout en appelant le président Talon à une extrême prudence dans le choix de son successeur, il se présente comme loyal, clairvoyant, et surtout, disponible.
Une chose est sûre : le mot « ruse » n’a pas fini de hanter la scène politique béninoise.
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