Taenia solium : l’OMS alerte sur un ver du porc pouvant provoquer l’épilepsie chez l’homme
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) tire la sonnette d’alarme sur Taenia solium, plus connu sous le nom de ténia du porc. Ce parasite intestinal, transmis par une mauvaise hygiène ou la consommation de viande de porc insuffisamment cuite, représente une menace silencieuse mais grave pour la santé humaine.
Un ver intestinal aux effets dévastateurs
Dans un épisode de la série Science in 5, publié le 24 octobre 2025, l’OMS met en lumière la dangerosité de ce ver.
« Le ténia vit dans l’intestin avec vous. Il mesure plusieurs mètres de long, mais la plupart du temps, les personnes infectées ignorent qu’elles le sont », explique la Dre Bernadette Abela, experte à l’OMS.
Selon elle, l’infection devient dramatique lorsque les œufs du parasite pénètrent dans l’organisme et forment des kystes. Ceux-ci peuvent migrer jusqu’au cerveau, provoquant des convulsions, des maux de tête, voire de l’épilepsie.
L’OMS estime que Taenia solium serait responsable de millions de cas d’épilepsie évitable dans le monde. Dans certaines régions endémiques, jusqu’à 70 % des cas d’épilepsie seraient liés à ce ver. « On estime entre 2,5 et 8 millions le nombre de personnes atteintes de neurocysticercose », précise la Dre Abela.
Un cycle de contamination invisible mais évitable
Même les personnes ne consommant pas de porc peuvent être infectées. « Les végétariens et ceux qui ne mangent pas de porc peuvent contracter le parasite par des légumes ou ustensiles souillés », avertit l’experte.
Le cycle de contamination est principalement lié au manque d’hygiène : les œufs du ténia se retrouvent dans l’environnement lorsque des personnes infectées défèquent à l’air libre ou ne se lavent pas les mains après être allées aux toilettes. Ces œufs peuvent ensuite contaminer les aliments ou l’eau.
Hygiène, cuisson et prévention intégrée
Pour prévenir l’infection, l’OMS recommande des gestes simples : se laver les mains après être allé aux toilettes, bien laver les légumes, adopter une hygiène alimentaire rigoureuse et éviter l’utilisation de fumier humain non traité.
La Dre Abela insiste également sur la cuisson complète de la viande de porc, seule manière de tuer les larves du parasite.
Le traitement dépend du type d’infection : un vermifuge spécifique suffit dans les cas intestinaux, mais la neurocysticercose requiert une prise en charge neurologique spécialisée.
Enfin, pour rompre définitivement le cycle de Taenia solium, l’OMS prône une approche « Une seule santé » (One Health), combinant la santé humaine, animale et environnementale.
« Le traitement des personnes ne suffit pas. Il faut aussi vacciner et vermifuger les porcs », rappelle la spécialiste.
Norbert MEGAN YAOVI



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