Argentine : Javier Milei consolide son pouvoir après une victoire écrasante aux législatives

L’Argentine a pris un nouveau virage politique. Ce dimanche 26 octobre 2025, le président Javier Milei a remporté haut la main les élections législatives de mi-mandat, renforçant considérablement sa majorité au Parlement. Avec près de 41 % des voix au niveau national, son parti La Libertad Avanza s’impose comme la principale force politique du pays.

Selon les chiffres quasi définitifs publiés par les autorités électorales, le mouvement ultralibéral du chef de l’État décroche 64 sièges de députés supplémentaires et 14 sièges au Sénat, balayant plusieurs bastions de l’opposition dans huit provinces clés.

Un triomphe politique et un tournant stratégique

Cette victoire offre au président Milei une base parlementaire solide pour mener à bien ses réformes économiques et sociales ambitieuses, notamment en matière de fiscalité et de législation du travail. D’après ses propres projections, son bloc parlementaire passerait de 37 à 101 députés sur 257, et de 6 à 20 sénateurs sur 72.
Un renforcement décisif qui lui permettrait de maintenir ses vetos présidentiels et de contrer toute tentative de destitution de la part de l’opposition.

Ce succès intervient dans un contexte marqué par un rapprochement politique et idéologique avec Washington. Plusieurs analystes soulignent le soutien implicite de l’administration américaine à Milei, perçu comme un allié de premier plan de l’ancien président Donald Trump.

L’opposition péroniste en net recul

Le revers est cuisant pour le mouvement péroniste, qui n’a recueilli qu’un peu plus de 31 % des suffrages, soit la pire performance de son histoire récente. Un signal fort envoyé à une gauche affaiblie, divisée et contestée après plusieurs scandales de gestion économique et de corruption.

Malgré le vote obligatoire, la participation s’est établie à 68 %, un niveau historiquement bas depuis le retour de la démocratie en 1983.

Un président conforté, un pays divisé

En Argentine, cette victoire de Javier Milei confirme la percée d’un populisme libéral assumé, fondé sur la dérégulation, la réduction des dépenses publiques et la promesse d’un État minimal.
Mais elle accentue aussi la polarisation politique dans un pays confronté à une inflation persistante, à une crise sociale aiguë et à une méfiance grandissante envers la classe politique traditionnelle.

Pour Milei, cette victoire ouvre la voie à une seconde phase de son agenda de réformes, mais le défi reste entier : transformer ce capital politique en résultats concrets pour une population toujours plus éprouvée par la crise économique.

Oscar S. MEDO-ADOKON