Sénégal : Ousmane Sonko plaide pour une souveraineté économique

( Rupture avec le FMI et réforme du franc CFA en vue )

Lors d’une intervention marquante relayée le 8 octobre 2025, Ousmane Sonko, président sénégalais, a exprimé sa volonté de rompre avec les mécanismes de dépendance économique qui entravent, selon lui, l’autonomie des États africains. Il a notamment appelé à mettre fin à la tutelle du Fonds monétaire international (FMI) et à engager une réforme profonde du franc CFA.

Dans son discours, Sonko a dénoncé les politiques imposées par les institutions financières internationales, qu’il considère comme des freins au développement souverain des pays africains. Il a affirmé que le Sénégal ne saurait continuer à suivre des directives extérieures qui ne tiennent pas compte des réalités locales. Pour lui, il est temps de bâtir une économie fondée sur les ressources internes, les compétences nationales et une vision endogène du progrès. « Nous devons sortir de cette logique de dépendance et reprendre le contrôle de nos choix économiques », a-t-il déclaré avec fermeté.

Le franc CFA au cœur du débat

Le président sénégalais a également remis en question le rôle du franc CFA, qu’il juge incompatible avec les ambitions de souveraineté monétaire. Il a plaidé pour une réforme structurelle de cette monnaie, estimant qu’elle perpétue une forme de soumission économique vis-à-vis de la France et limite la capacité des États membres à définir leur propre politique monétaire.

Sonko propose une concertation régionale pour envisager une nouvelle monnaie ou un mécanisme plus adapté aux réalités africaines, capable de stimuler l’investissement, l’innovation et la croissance inclusive.

Appel à l’unité africaine

Au-delà du Sénégal, Sonko a lancé un appel aux dirigeants africains pour une mobilisation collective en faveur d’une refondation économique. Il a insisté sur la nécessité de bâtir des alliances régionales solides, de mutualiser les ressources et de renforcer les institutions locales afin de garantir une véritable indépendance financière. « L’Afrique ne peut plus se contenter de réformes cosmétiques. Il nous faut une rupture assumée, une vision partagée et des actions concrètes », a-t-il martelé.

Ablam AKODJEVO