Débat présidentiel : Dr Bertin Koovi s’exprime sur Wadagni, le développement et l’opposition
Dans l’émission De l’ombre à la lumière, diffusée récemment sur les canaux digitaux de Bénin Passion TV, Dr Bertin Koovi, invité spécial, a été reçu par les animateurs Oscar S. MEDO-ADKON et Stanislas AMOUA pour un entretien approfondi sur les enjeux de la présidentielle de 2026 au Bénin. Plusieurs thèmes majeurs ont été abordés, illustrés par des titres forts qui ont rythmé la discussion.
Wadagni président : les Béninois devront-ils encore serrer la ceinture ?
Je dirai tout simplement que Romuald Wadagni, c’est la continuité dans le changement. J’entends nombreux dire qu’avec Romuald Wadagni, on va serrer encore davantage les ceintures. Rien n’est moins sûr. Tout simplement parce que si, au moment où Patrice Talon a obligé de serrer les ceintures, c’est parce que l’État n’existait plus.
Je ne voudrais pas citer le maître Adrien Houngbédji qui parlait d’un État tombé de son piédestal. Romuald Wadagni hérite d’un pays quand même bien mieux structuré aujourd’hui. Vous voyez les infrastructures dans le pays.
Donc, il ne va plus reprendre ce que Patrice Talon a déjà fait, ce qui fait qu’aujourd’hui, lui va plus s’occuper de notre ventre. Mais le ventre tout seul ne suffit pas pour bien manger, pour mieux manger. Il faudrait que nous travaillions un peu plus chacun de nous.
Et de ce point de vue, il faudrait que nous développions l’agriculture, l’élevage. Parce que qu’est-ce qui fait la pauvreté dans nos pays ? Nous mangeons ce que d’autres ont produit. Quand vous mangez du riz importé, c’est du chômage que vous créez dans votre pays.
Quand vous mangez du poulet importé, c’est du chômage. Quand vous mangez de l’huile importée, c’est du chômage. Il faudrait que nous commencions à travailler pour produire les ressources qui permettront de satisfaire nos besoins.
Est-ce qu’avec le choix de sa candidature, votre vision va se fondre dans la sienne ?
Nous, nous nous sommes entretenus. Il épouse une bonne partie de mes idées. J’épouse ses idées parce que je les comprends. Il est plus à même de mobiliser les ressources plus que moi, et moi aussi, je suis plus à même de résoudre certains pans de nos problèmes que lui.
Donc, nos différences mises ensemble font que nous avançons main dans la main.
Il ne parle pas beaucoup. J’avoue que, ne l’ayant pas approché, j’avais une autre vision de lui. Mais depuis juin 2024, lorsque je suis allé le voir, convaincu que pour le développement de ce pays il fallait que ce soit lui le choix, j’ai changé d’avis.
Je ne dévoile aucun secret : je lui ai dit que si le président Talon aime ce pays et qu’il n’est pas candidat lui-même, et s’il ne me prend pas, il faudrait qu’il te prenne toi. Et j’ai ajouté : je préfère même qu’il te prenne toi.
Parce que celui qui sert la République sous un président est plus heureux que le président lui-même. Il est plus heureux que le président lui-même. Donc, je lui ai dit : que ce soit toi, tu es celui qui a mobilisé les ressources financières.
Tu es le plus à même de savoir comment les gérer et les rembourser. Parce que tout n’est pas d’avoir du crédit, c’est de pouvoir le rembourser. Regardez, sans insulter les Sénégalais aujourd’hui, je vous dis : il faut, si nous aimons ce pays, que nous fassions de Romuald Wadagni le prochain président. Et je compte sur vous pour nous battre pour ça.
Surtout vous, qui êtes jeunes. En tout cas, plus que moi. C’est l’objectif, c’est une responsabilité.
Est-ce que vous avez l’assurance aujourd’hui que Romuald Wadagni sera élu ?
Joseph Fifamè Djogbénou était candidat. Moi, Koovi, j’étais candidat. Et d’autres aussi.
Fred Houénou avait des ambitions. Mais pourquoi a-t-on sélectionné ? Quand on dit qu’on l’a désigné, je dis non. Il y a eu sélection parce qu’il y a eu des critères.
Maintenant, le critère qui a éliminé les autres a été le fait qu’ils n’appartiennent en réalité à aucun parti politique tout en étant de la mouvance. Mais vous, vous êtes du Bloc républicain. Oui, mais si on m’avait pris, il n’est pas évident que ceux de l’UPR me soutiennent.
Si on avait pris Djogbénou, je ne suis pas certain que je l’aurais soutenu.
M. Wadagni, il n’est inscrit à aucun parti politique. Par contre, il soutenait le BR comme il soutenait l’Union progressiste.
La loi n’a jamais dit d’avoir la carte de membre du parti au nom duquel vous serez candidat. Ce n’est pas ce qu’on a dit. Que ce soit les partis qui proposent, qui portent la candidature. Je crois que toutes les chances se sont réunies. Et la chance des chances, il en a même.
Que pensez-vous de l’opposition qui peine à désigner son duo pour la présidentielle ?
Il y a trop d’ambition chez eux. C’est normal. Nous, c’est parce que nous avons un leader qui sait mettre de la discipline. Sinon, il y aurait de la pagaille chez nous. Lorsque la sélection a imposé Wadagni. Parce que ça n’a pas été une désignation comme ça. Des exercices ont été faits, et c’est Romuald Wadagni qui a été choisi. Ça n’a pas été une désignation qu’on a imposée.
Présidentielle 2026 : les critères de Wadagni pour choisir son colistier
Les critères pour avoir le colistier ou la colistière n’ont pas permis de désigner facilement qui doit être le binôme. Le président a demandé aux deux parties d’aller se concerter pour choisir le colistier ou la colistière. Contrairement à ce que les gens croient, il n’y a pas de candidature imposée. Le président suggère et il donne les critères à remplir et les deux parties vont sélectionner celui qui doit être le colistier ou la colistière.
Entretien réalisé par Oscar ADOKON et Stanislas AMOUA
Transcrit par Morel GOUKOUE
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