Dadjè FC : le champion du Bénin au bord de l’exclusion africaine

Sacré champion du Bénin, Dadjè FC aborde la saison 2025-2026 dans un climat d’incertitude. À quelques semaines des compétitions interclubs, le club est menacé d’exclusion des préliminaires de la Ligue des champions de la CAF en raison d’un retard critique dans la transmission des documents requis. Un manquement administratif lourd de conséquences, qui pourrait ternir l’image du football béninois à l’international.

Une gouvernance fragilisée

Ce retard n’est pas un simple accident. Il révèle des failles structurelles dans la gestion du club. Dadjè FC peine à capitaliser sur son sacre national, à stabiliser son effectif et à attirer de nouveaux talents. Paradoxalement, le club est piloté par la Société nationale des eaux du Bénin (SONEB), entreprise publique aux moyens financiers conséquents, mais incapable de garantir les ressources logistiques et administratives nécessaires à la compétitivité de son équipe.

Des pertes financières considérables

En cas d’exclusion, le club serait privé des 100 000 USD désormais accordés par la CAF aux clubs participants , une subvention doublée depuis 2024. À cela s’ajouteraient deux années de suspension et une perte de visibilité internationale, compromettant durablement l’avenir de Dadjè FC.

Le miroir des faiblesses du football béninois

Le cas de Dadjè FC illustre une réalité plus large : la difficile professionnalisation du football béninois. Malgré la création de sociétés sportives et le soutien des partenaires, plusieurs clubs échouent à répondre aux exigences de la CAF : absence d’équipes de jeunes, de sections féminines et d’encadrements techniques qualifiés. Trop souvent, la Fédération béninoise de football doit solliciter des dérogations temporaires, sans qu’aucune stratégie durable ne soit mise en place.

Quelles perspectives ?

Pour s’en sortir, Dadjè FC doit revoir sa gouvernance, renforcer son organisation administrative et bâtir un projet sportif cohérent. Mais au-delà du club, c’est tout le football béninois qui doit se réformer en profondeur : structuration des clubs, formation des jeunes, intégration des femmes et transparence financière.

Sans ces réformes, les titres nationaux risquent de rester sans lendemain, et les clubs béninois de s’effacer de la scène continentale.

Araphath ADAM