Fraude à l’électricité à Ouidah : trois agents de la SBEE et un abonné devant la Cour constitutionnelle
Un vaste réseau de fraude à l’électricité impliquant des agents de la SBEE et un abonné a été porté à la connaissance de la Cour constitutionnelle, ce jeudi 24 juillet 2025. Au cœur de l’affaire : des faits présumés d’abus de fonction et de vol d’énergie électrique.

Tout commence au marché Kpassè de Ouidah, où un abonné de la Société béninoise d’énergie électrique (SBEE), propriétaire de plusieurs boutiques, aurait sollicité l’aide d’un technicien pour détourner frauduleusement le système de comptage électrique. Selon les explications du représentant de la SBEE, ce dernier aurait procédé à un branchement direct depuis un poteau électrique, court-circuitant le compteur à carte installé sur les lieux. Résultat : la consommation d’électricité n’était plus enregistrée, mais servait pourtant à alimenter de nombreuses installations.
Une fraude bien organisée
L’enquête interne menée par la SBEE a permis de découvrir sur place 25 congélateurs, dont 19 en fonctionnement au moment du contrôle. Une consommation massive d’énergie, rendue invisible grâce à la complicité présumée de deux agents releveurs affectés à l’entretien du compteur. Ces derniers, pourtant censés signaler toute irrégularité, ont préféré se taire. L’un d’entre eux aurait même touché 20 000 FCFA pour « fermer les yeux » sur la manœuvre frauduleuse.

Un lourd préjudice pour l’État
Selon les premières estimations, le préjudice subi par la SBEE entre manque à gagner et pénalités infligées à l’abonné dépasse 23 millions de FCFA. Mais face aux juges constitutionnels, le représentant de la société n’a pas pu préciser sur quelle période cette fraude a été commise, ni comment a été calculé ce montant.
C’est ce flou qui a conduit le juge à renvoyer l’audience à octobre 2025, afin de permettre à la SBEE d’apporter des éléments plus concrets sur la durée exacte du détournement d’électricité.
Un signal fort contre l’impunité
Ce dossier met en lumière la vulnérabilité du système de distribution d’électricité face à des réseaux de fraude internes bien organisés. Il rappelle également les défis que doivent relever les institutions pour protéger les ressources publiques et sanctionner les actes de corruption et de complicité au sein même des structures de l’État.
La suite de l’affaire est donc attendue avec intérêt, dans un contexte où la lutte contre l’impunité et la transparence dans la gestion des biens publics est devenue une exigence nationale.
Ablam AKODJEVO
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