Togo : Vote anticipé des forces de sécurité dans un climat politique contrasté
Les forces de sécurité togolaises ont accompli leur devoir civique en votant par anticipation, conformément au calendrier électoral. Ce scrutin anticipé, réservé aux corps habillés mobilisés pour sécuriser les élections municipales du 17 juillet, s’est déroulé dans le calme et avec une organisation rigoureuse.
Dès l’ouverture des bureaux à 7h, des files disciplinées se sont formées dans les casernes. À Lomé, Poutouli Pisseyem, président de bureau de vote, a salué le bon déroulement du processus : « Nous avons affiché les listes, présenté l’urne vide, puis procédé à l’ouverture dans le respect strict des procédures. Les militaires ont voté dans le calme et la discipline. »
Une organisation maîtrisée dans un climat tendu
Si l’organisation électorale semble bien huilée, le contexte sociopolitique reste tendu. Des appels à des journées de deuil national les 14 et 15 juillet, suivis de manifestations prévues les 16 et 17, circulent activement sur les réseaux sociaux. Une partie de la société civile entend ainsi exprimer son mécontentement face aux conditions de vie et à l’absence de dialogue politique inclusif. Selon Gabin Adjaho, analyste politique togolais : « Le calme est relatif. Les revendications sociales persistent, notamment autour du coût de la vie et de l’électricité. Le silence du président du conseil et le ton des dernières déclarations officielles n’ont fait qu’alimenter les frustrations. »
Une population entre attentes et incertitudes
Dans cette ambiance feutrée mais tendue, la campagne électorale peine à susciter l’enthousiasme. Les discours politiques restent discrets, et la population observe les événements avec prudence. L’issue du scrutin du 17 juillet reste incertaine, dans un pays où la stabilité institutionnelle semble fragilisée par des attentes sociales de plus en plus pressantes.
Ablam AKODJEVO
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